L’avenir du syli national à la CAN 2019 inquiète les Guinéens qui croient peu ou la majorité en cette équipe qui connaît un début difficile à Alexandrie.
Après deux matchs de poule (B), le syli national avec tous ses cadres totalisent respectivement après les première et deuxième journées, un nul décevant (2-2) arraché de justesse face au Madagascar qui fête pourtant sa première CAN en Égypte, et une défaite face au Nigeria (1-0) qui complique d’ailleurs son avenir dans cette compétition que le pays de Pascal Feindouno joue (meilleur buteur dans l’histoire du syli sénior, 30 buts, 80 sélections) pour sa 12e fois avec un parcours difficile à conter ou à raconter (une finale en 1976, quatre quarts de finale et 7 phases de groupes).
Ibrahima Traoré, capitaine de l’équipe et ses coéquipiers sont condamnés à gagner le dernier match de poule contre le Burundi, qualifié de mauvais élève de cette CAN qui apparemment n’a plus grand-chose à chercher pour avoir perdu deux fois. En cas de victoire et en soignant son goal average, le syli pourra espérer atteindre les huitièmes de finale.
Pour analyser les deux précédents matchs perdus par le Syli national et d’évoquer ses chances de qualification en huitième de finale, AFRICASPORT.ORG a tendu son micro à Thierno Saidou Diakité – consultant sportif guinéen. Nous vous livrons ces analyses avec des questions de relance.
Bonne lecture !
Monsieur Diakité, quelle est votre lecture sur les deux sorties de la Guinée en phase finale de la CAN 2019 ?
À ce stade de la compétition, la participation du Syli national n’est guère satisfaisante avec un nul heureux contre la modeste équipe de Madagascar et une courte défaite face au Nigéria. Après deux matches, nous occupons la peu enviable troisième place du Groupe B, alors que nous étions avec le Nigéria le favoris du Groupe. Il n’y a pas d’illusions à se faire, le Syli national n’honore pas du tout son statut dans l’élite continentale.
Est-ce évident à date de rêver envore une qualification guinéenne en huitième, vu la position du syli dans la poule ? Expliquez nous la suite.
N’ayant plus son destin en mains, la qualification de la Guinée au second tour dépend désormais des résultats des rencontres Nigéria-Madagascar et Guinée-Burundi. Avec la condition pour la Guinée de gagner par au minimum deux buts d’écart contre la Burundi, Cette condition devant nous permettre de soigner notre goal average, pour l’instant négatif. Au pire des cas en cas de victoire par deux buts d’écart, on pourrait figurer parmi les quatre meilleurs troisièmes, qui seront qualifiés pour le second tour.
L’éternel problème du syli depuis la préparation reste son inefficacité offensive. En 3 matchs amicaux joués pendant le stage, c’est zéro victoire, 5 buts encaissés contre 1 but inscrit.
Pendant la CAN, c’est deux buts marqués dont un sur pénalty par l’attaque Guinéenne contre trois encaissés. Quelle observation faites-vous sur ce secteur de jeu de la Guinée ? Qu’est ce qui bloquerait le déclic pour le Syli ?
Vous savez que les matches test organisés en prélude à une compétition majeure, permettent à l’encadrement technique de procéder à une revue de l’effectif, de noter les lacunes et défaillances dans le système de jeu et procéder au finish aux corrections avec le onze idéal. Tel n’a malheureusement pas été le cas pour notre pays: les trois matches amicaux ont révélé des carences notoires au sein du bastion défensif et en ligne d’attaque. Ces carences se sont reproduites contre Madagascar et le Nigéria; ceux qui ont suivi ces rencontres ont vu dans quelles conditions les Malgaches et les Nigérians ont inscrit leurs buts.
Plusieurs observateurs attribuent la responsabilité de la défaite de la Guinée contre le Nigeria (1-0) au sélectionneur Paul Put. Parce que disent-ils, avoir effectué un changement alors que son équipe défendait. Quelle est votre lecture ?
Ce n’est pas de l’acharnement, les entraîneurs de football ont un métier très ingrat: en cas de victoires, ils sont presque oubliés, et lorsqu’il y a une défaite, ils sont les premiers responsables. Comme le disait le célèbre entraîneur Roumain, Stefan Kovacs, qui a fait les beaux jours de l’Ajax dans les années soixante-dix, » l’entraîneur est toujours coupable ».
De ce point de vue, le coach national Paul est le seul responsable de la déconvenue du Syli national à cette 32ème édition de la CAN.
Est-ce qu’il serait normal à date pour la Guinée de procéder à écourter voire annuler le contrat du sélectionneur ?
A mon humble avis, je pense qu’il serait beaucoup plus judicieux de maintenir l’entraîneur à la tête de l’équipe. Ayons la patience d’attendre la fin de cette compétition pour en tirer tous les enseignements. Notre football en dépit des apparences traverse une profonde crise, qui va bientôt se faire ressentir. Je propose donc comme en 1994, lorsque nous avions été éliminés au premier tour en Tunisie, une session extraordinaire du Conseil national des sports fut convoqués au mois de mars au palais du peuple. Cette session sans passion mais avec objectivité a établi un diagnostic et préconisé des mesures visant à redynamiser la gestion de la discipline.
Votre mot de la fin…
J’invite nos compatriotes à soutenir sans retenue le Syli national, qui a encore de minces chances pour franchir le premier tour. L’espoir est encore permis.
A la fin de la compétition, je lance un vibrant appel à nos autorités, afin que toutes les leçons soient tirées: au plan financier, technique et administratif. Notre football devra désormais être autrement géré au bénéfice du pays.
Notons que le match : Burundi vs Guinée, se jouera au Caire, dimanche 30 Juin (16h00).
Propos recueillis par Hamidou BANGOURA pour AFRICASPORT.INFO
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