Le stade Elh. Saifoulaye Diallo, reste le plus grand temple sportif de la région du Fouta Djallon. Cet édifice autre fois la fierté de la moyenne Guinée, est aujourd’hui dans un état lamentable et regrettable. Ce stade est laissé pour compte par les autorités guinéennes, par manque d’entretien et la moindre rénovation depuis sa construction et sa mise à la disposition des bénéficiaires à la fin des années 1990, début 2000.
En ce moment Labé ne pourra même pas recevoir un match de championnat national, à plus forte raison une compétition d’envergure internationale. En cette période hivernale notamment, l’aire de jeu ressemble à un champ de patate. Les quelques footballeurs amateurs qui s’y entrainent ont du mal à s’épanouir sur le terrain plein de boues et de flaques d’eau.
Vu l’état piteux du stade dans son entièreté les espoirs de Labé ont rebroussé chemin, puisque cette équipe qui joue en division inférieure (national) s’entraine désormais au stade de tata. Un terrain situé à quelques kilomètres du centre-ville.
La question qui taraude sur toutes lèvres à Labé, est celle de savoir pourquoi le Fello star (club de localité, 1ère division) ne reçoit plus ses matchs à domicile depuis 3 ans ? Est-ce la faute à l’état du stade ou c’est une décision liée au manque de moyens d’entretenir pour les joueurs qui sont tous de Conakry ou presque ? On ne saurait en donner une suite heureuse !
Par ailleurs, les terrains construits qui pourraient aussi accueillir d’autres disciplines sportives dont entre autres : le basket Ball, le volley Ball ou encore le handball se trouve également dans la même situation déplorable que le terrain de football. Ce sont parfois des particuliers amoureux de ces disciplines citées ci haut qui mettent la main à la poche pour l’entretien de l’aire de jeu juste pour leur permettre de pratiquer leur sport préféré, selon un entraineur qui est sous le sceau de l’anonymat.
Le constat reste plus qu’alarmant puisque l’enceinte du stade El hadji saifoulaye Diallo est dépourvu de toilettes internes comme externes, tout simplement impraticables. Certains compartiments de ce complexe sportif sont transformés en dépotoirs d’ordures, c’est le cas des vestiaires complètement dégradés, gradins, grillage sans compter les portes d’accès du stade qui sont quasiment inexistants. Les 04 portails de la grande cour et les 02 rentrées de la cour secondaire, aucun n’est opérationnel. On peut aussi souligner que tous les murs au niveau des tribunes sont fissurés à plusieurs endroits.
Récemment des personnes en complicité avec la direction du stade de Labé avait ouvert une porte vers le lycée wouro contigu au stade pour faire loger des bidons d’huile rouge venu de Nzérékoré. Mais les voix se sont vite levées pour mettre un terme à cette pratique qui n’est pas la sienne.
À l’heure qu’il fait, le stade régional de Labé n’a qu’un seul responsable officiellement. Pourtant une infrastructure comme celle-ci a besoin d’une équipe dynamique pour son entretien et la sauvegarde de l’édifice. C’est la raison pour laquelle le stade s’est transformé en un lieu de débauche pour des différentes catégories de personnes qui s’y rendent pour consommer de la drogue, effectuer des jeux de hasard d’une part, et d’autres part faire des rendez-vous nocturnes.
Lors des élections couplées de mars dernier, un PA a été installé par les autorités de Labé juste à l’entrée du grand stade pour sécuriser l’endroit, mais cela a été de courte durée. Cette initiative avait été diversement saluée par une partie de la population. D’ailleurs, certaines personnes que nous avons rencontrées souhaitent qu’un PA digne de ce nom soit érigé au sein de cet édifice sportif.
Le stade régional de Labé est aujourd’hui devenu en lieu et place des compétitions de sport, une esplanade qui reçoit des cérémonies de mariage et des grands concerts musicaux.
Malheureusement, c’est au vu et au su de toutes les autorités communales, préfectorales et régionales que ce stade est en souffrance. Il suffit juste la bonne volonté de chacun et de tous pour reprendre les choses en mains et réhabiliter ou reconstruire ce temple sportif rêvé par la jeunesse de la ville de karamoko alpha mo Labé. Il ne suffit pas de construire, mais la priorité reste la pérennisation des acquis et surtout mettre un comité de gestion capable. À Suggérer notre interlocuteur sous anonymat.
Espérons que le stade de Labé sera retenu parmi les infrastructures sportives qui vont abriter la coupe d’Afrique des nations que la Guinée aura la charge d’abriter en 2025.
De Labé, Alseny BALDÉ pour AFRICASPORT.ORG