« Le Staff technique de l’équipe nationale U17, en collaboration avec le comité exécutif de la fédération Guinéenne de football, vous convie à la lecture du saint coran au nouvel hôtel du centre technique de Nongo ce dimanche 29 septembre 2024 à 10h 00 après le match contre Académie Foot Elite à 8h 00.
Le staff technique sait compter sur le soutien de tous les membres du COMEX de la Féguifoot et d’ailleurs pour faire du mérite quelque chose de beau et de grand.
Sportivement vôtre. Le Staff Technique »
Telle est l’annonce du staff technique du Syli U17, en pleine préparation pour le tournoi UFOA A prévu au Sénégal. Cette convocation, élargie au comité exécutif de la fédération guinéenne de football, semble désormais symptomatique de la situation actuelle.
Il n’est plus un secret : le football guinéen est en pleine dérive. Les espoirs de voir une véritable transformation se concrétiser s’évanouissent rapidement, laissant place à une frustration grandissante. Alors que le comité exécutif de la Féguifoot s’enlise dans des querelles internes, incapables de s’accorder sur une vision commune, l’avenir du football guinéen pour 2025 semble de plus en plus compromis. Le président actuel, Bouba Sampil, semble incapable de redresser la barre, et le spectre d’une année blanche plane sérieusement sur notre football.
Face à l’absence de résultats probants sur le terrain, le football guinéen se tourne vers les versets coraniques, implorant la grâce divine pour espérer un renouveau. Une démarche légitime pour tout croyant. Cependant, si cette seule pratique religieuse suffisait à garantir le succès, l’Arabie Saoudite, avec ses grands guides religieux et la présence de la Kaaba, serait la nation la plus titrée en football. Pourtant, ce n’est pas le cas. Le dicton « Aide-toi, et le ciel t’aidera » n’a jamais été aussi pertinent.
La solution est pourtant claire : le travail, l’organisation, la responsabilité, et surtout, la méritocratie. Mais, pour une raison ou une autre, cela semble échapper aux acteurs de notre football. Comment peut-on espérer des résultats sans un réel engagement ? Dieu n’accomplira pas à notre place ce que nous devons faire. Pas plus que le Coran ne résoudra nos lacunes techniques et organisationnelles.
Au sortir du dernier CONOR présidé par Madame Sy Savane, il y avait un espoir : celui de voir le football guinéen prendre un nouveau départ, respirer un air frais et sain. Mais rapidement, cet espoir s’est dissipé face aux pratiques des nouveaux dirigeants. Quelques mois seulement après ce renouveau tant espéré, nous voici replongés dans nos anciens travers. Le comité exécutif se fissure, et ceux qui étaient censés œuvrer ensemble se regardent désormais en chiens de faïence.
Le plus inquiétant, ce sont les résultats sur le terrain : ils sont catastrophiques.
La Guinée a perdu ses trois matchs au tournoi olympique des JO de Paris 2024, un bilan désastreux. Comme si cela ne suffisait pas, le Syli National, sous la gestion d’un comité transitoire, a enchaîné deux défaites dès le début des éliminatoires de la CAN 2025, révélant en outre des accusations de maraboutage en interne. Une telle débâcle en phase éliminatoire est sans précédent pour le Syli. Les chances de qualification pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations, que la Guinée a d’ailleurs perdu le droit d’organiser, semblent désormais bien minces.
Le Syli U20, de son côté, ne sera pas à la CAN de sa catégorie. Sous la direction de Pascal Baruxakis, un sélectionneur inexpérimenté, l’équipe a été éliminée en demi-finale du tournoi UFOA A, par le Sénégal (2-0).
En somme, priez autant que vous le souhaitez, mais sans un travail rigoureux, sans une véritable volonté de réforme, aucun résultat ne viendra. D’autres nations travaillent dur tout en implorant la même aide divine.
Édito Africasport