En Guinée, la lutte peine à se développer malgré les efforts du président de la Fédération Guinéenne des Luttes Associées et de son équipe. À l’issue du championnat d’Afrique de lutte olympique 2025 à Casablanca, Mohamed Souleymane Soumah nous livre ses impressions dans cette interview exclusive.
Comment se porte le sport lutte en Guinée ?
Je dirais qu’il se porte à la fois bien et mal. Bien, parce que mon comité travaille d’arrache-pied pour redonner à cette discipline ses lettres de noblesse en Guinée. Les anciens lutteurs unissent leurs forces à celles de mon bureau pour sortir la lutte de sa léthargie. Cependant, il se porte mal lorsque je pense aux nombreux talents inexploités, faute de moyens. Le ministère nous ignore parfois, et le gouvernement semble concentrer ses efforts uniquement sur le football. Quand il s’agit de la lutte, l’État accorde peu d’attention. Pour ma part, je fais souvent des sacrifices personnels, laissant ma famille sans ressources pour soutenir ce sport.
Qu’est-ce qui, selon vous, justifie ce désintérêt du gouvernement ?
Je l’ignore. Mais, comme vous le savez, certaines disciplines sportives ne captivent pas l’attention de nos dirigeants, alors même que la lutte incarne une part importante de notre identité. C’est le sport-roi dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne. En Guinée, la Fédération de Lutte est pourtant l’une des meilleures fédérations. Nous n’avons jamais eu de problèmes internes, et chaque membre se sacrifie pour le rayonnement du pays.
Lors du congrès électif de l’UWW-Africa à Casablanca, vous avez été élu président de la commission infrastructures. Quelles sont vos impressions ?
Ce n’est que de la joie. Je remercie les délégués qui m’ont accordé leur confiance. Cela prouve que, malgré les défis, des progrès sont réalisés en Guinée. Je demande à mes collègues de rester unis, car le développement de notre sport en dépend. Nous devons également soutenir le président Meskout, qui s’investit pleinement pour promouvoir la lutte sur le continent.
Un mot pour conclure ?
Je tiens à remercier le gouvernement guinéen qui, je l’espère, a un plan pour nous. Je remercie également le comité olympique, qui nous soutient parfois pour promouvoir et développer la lutte olympique. Enfin, j’invite les sponsors et mécènes à se mobiliser pour aider la lutte à retrouver son éclat. Nos cadres techniques ont besoin de formations pour élever leur niveau.
De Cotonou (Bénin), Gilles Biguézoton pour www.africasport.org