Depuis 2018, la structure Gallé Multimédia organise l’événement Festi Guinée Canada pour renforcer les liens entre les communautés guinéennes et africaines. Pour en savoir plus, notre correspondant basé à Bruxelles a joint par téléphone Mansaré Segbé, l’un des organisateurs, pour obtenir des éclaircissements.
Bonne lecture.
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
« Je tiens d’abord à saluer l’ensemble de vos lecteurs et tous ceux qui prendront le temps de parcourir l’article. Alors, je suis Mansaré Segbé, de nationalité guinéenne et canadienne. J’ai fait mes études en Guinée jusqu’à l’université avant de rejoindre le Canada, où je réside actuellement depuis quelques années.
Je suis fortement impliqué au niveau communautaire, j’ai été membre du bureau exécutif de l’association des Guinéens au Canada. Je dirai qu’au niveau collectif, ma plus grande réussite fut l’organisation du tout premier forum économique de la Guinée au Canada en 2019. J’avais eu le privilège d’être le coordinateur principal de ce projet-là, qui a valu l’adresse du premier ministre canadien actuel, monsieur Justin Trudeau, en plus de l’ancien premier ministre guinéen Mohamed Béavogui, qui était parmi mes panélistes. »
Vous êtes aussi beaucoup impliqué dans l’organisation d’activités culturelles et sportives, parlez-nous-en ?
Mansaré Segbé : « Comme je l’ai indiqué au préalable, je suis fortement impliqué au sein de la communauté guinéenne mais aussi africaine de façon générale. À date, il y a l’événement Festi Guinée Canada, qui est une organisation à but non lucratif basée sur les lois canadiennes, qui se présente sur trois dimensions : Culturelles, Communautaires et Sportives.
Au niveau Culturel, l’objectif, c’est de faire la promotion des artistes guinéens, africains et même du Venezuela. La dimension Communautaire se présente par l’organisation d’un grand barbecue qui réunit tous les citoyens africains et leurs familles. Et l’aspect Sportif, c’est l’organisation d’un grand tournoi de football qui oppose différentes équipes africaines au niveau masculin et féminin. D’ailleurs, pour l’anecdote, lors de la première édition, on a eu le privilège de collaborer avec l’académie du PSG à Montréal. »
Depuis combien d’années Festi Guinée Canada existe ?
Mansaré Segbé : « D’abord, Festi Guinée Canada, est un projet de Gallé Multimédia, à sa tête DJ Soul, qui existe depuis 2018. Donc, l’année prochaine, nous serons à notre 8e édition. L’évènement se tient tous les ans du 28 juin au 1er juillet. »
Organiser de tels événements n’est pas du tout simple, que cela soit financièrement et humainement. Est-ce que vous avez le soutien des autorités guinéennes ou africaines via leurs différentes représentations au Canada ?
Mansaré Segbé : « C’est une excellente question. Festi Guinée Canada a toujours bénéficié de la collaboration et de l’aide de notre ambassade. À chaque activité que nous organisons, nos autorités d’ici nous ont toujours soutenus humainement et logistiquement. En plus, les autorités municipales nous accompagnent en nous fournissant les différentes infrastructures nécessaires (terrain sportif, parkings) et monsieur Denis Coderre, ancien maire de Montréal, nous a gratifiés par sa présence physique. Nous sommes aussi accompagnés par plusieurs médias, je ne voudrais pas citer, mais à titre d’exemples, il y a : Espace, Guinée News, Génération224 et d’autres. »
Le sport et la culture sont considérés comme des facteurs d’unité, est-ce le cas avec votre événement ?
Mansaré Segbé : « C’est l’objectif et la vision même de Festi Guinée Canada. Aujourd’hui, c’est l’un des rares événements qui touche la communauté africaine dans son ensemble. Donc, il permet justement l’organisation d’un cadre de retrouvailles autour de nos valeurs communes de respect, de solidarité et de partage. C’est un événement qui permet de vendre l’image de la Guinée mais aussi du continent africain dans le monde. »
Vous l’avez dit, vous collaborez avec des académies sportives. Est-ce qu’il y a des joueurs qui ont obtenu des engagements grâce à votre festival ?
Mansaré Segbé : « Nous faisons des ententes avec différentes académies. Moi, par exemple, je suis entraîneur bénévole pour les 10 et 11 ans. Je rencontre souvent des fils de Guinéens qui ne se rencontrent pas si ce n’est par les différents championnats de leurs catégories. C’est pourquoi en tant qu’organisateurs mais surtout en tant que parents, nous permettons à ces enfants de se réunir toute une journée autour de leur passion mais surtout en leur offrant des opportunités grâce aux différents ateliers proposés par les académies comme celle du PSG. À titre d’exemple, il y a un jeune Guinéen qui a obtenu une bourse en nature de 3 000 euros du Paris Saint-Germain qui lui a permis d’intégrer durant toute une saison l’académie du PSG à Montréal. »
Est-ce que lors de vos différents tournois, des anciens joueurs du syli ou africains vous ont honoré de leur présence ?
Mansaré Segbé : « Pas pour l’instant, mais nous y travaillons. L’événement reste ouvert à tout le monde. J’aimerais apporter une précision, Festi Guinée Canada se déroule aussi en Guinée forestière, précisément à Diécké. L’objectif est de permettre aux différents jeunes de la localité d’avoir une activité sportive mais surtout de les retenir car si ces adolescents n’ont pas d’occupations, le premier réflexe, c’est l’exode. »
Pour terminer, vous êtes un grand passionné de football, quel est votre regard sur l’équipe guinéenne ?
Mansaré Segbé : « La Guinée est un pays que nous aimons plus que tout dans le monde. En tant que citoyens de ce pays, nous souhaitons le meilleur pour la nation.
Je suis fier de la sélection, mais le véritable problème est d’ordre administratif, pour moi. La gestion de l’équipe est problématique, surtout au niveau des infrastructures. Comme vous le savez, on ne peut pas demander de résultats si nous ne mettons pas de moyens. Il est inconcevable, qu’au 21e siècle, que nous n’ayons aucun stade homologué pour accueillir les matchs du grand Sily. On peut avoir tous les talents du monde, mais si nous ne disposons pas d’installations et d’équipements adaptés, les résultats ne seront que négatifs. »
A. Diouma Bah, correspondant d’Africasport.org depuis la Belgique