Pour son 3e numéro, Africasport est parti à la rencontre du coach principal de l’Académie ITAS de Sonfonia. Ensemble, ils ont évoqué ses débuts, ses attentes pour l’équipe, ses rêves, son modèle d’entraîneur, et bien d’autres sujets.
Bonne lecture !
Africasport : Depuis quand avez-vous commencé à entraîner, et pourquoi ?
Mohamed Fidel Camara : « Ah, ça remonte à très longtemps, car j’ai créé ma première équipe au collège. Si je me rappelle bien, c’était Ghana Football Club, parce que j’avais beaucoup d’affection pour les joueurs ghanéens comme Baffoe, entre autres. Je n’ai pas la date exacte, mais au collège, j’avais déjà fondé Ghana FC. Ensuite, nous avons créé l’AC Milan, puis nous sommes passés à Platasport, et un peu plus tard, nous avons fondé la grande Seleçao, qui a marqué l’histoire de Sonfonia. C’était un quartier sans encadrement sportif. J’étais élève, il fallait étudier, mais avec mes amis et les jeunes du quartier, nous avons formé un groupe pour jouer au football. Cette première équipe comptait mes amis de la même génération, comme Ignace Marie Bangoura, et même quelques grands frères. Par la grâce de Dieu, j’ai réussi à gérer tout cela et nous sommes allés loin avec cette équipe. Ce qui m’a empêché de devenir joueur professionnel, ce sont les études. J’ai dû choisir entre poursuivre des études ou le football, et j’étais plus avancé dans les études, ce qui m’a finalement conduit vers l’encadrement sportif. »
Africasport : Quel est l’entraîneur qui vous inspire le plus ?
Mohamed Fidel Camara : « Actuellement, je pense que je m’inspire de Pep Guardiola sur le plan technique et tactique, mais mentalement, c’est Carlo Ancelotti qui m’inspire. »
Africasport : Quel est votre plus grand souvenir dans votre carrière d’entraîneur ?
Mohamed Fidel Camara : « Ce qui m’a le plus marqué, je pense, c’est à Sonfonia, quand Gnagna Barry a marqué un but dans un match où tout le monde pensait que nous allions perdre. Je crois que c’était contre Cetrague de Kaporo. Gnagna Barry, en pleine forme, a marqué l’un des plus beaux buts de sa carrière, ce qui a redonné espoir à nos supporters de la Seleçao. Je ne me rappelle pas exactement la date, mais cela est resté gravé dans ma mémoire. Un autre moment marquant fut à Sainte-Marie, où Lapé est venu spécialement pour apprécier Gnagna et Popito, en disant qu’ils étaient des joueurs spéciaux. Je n’oublierai jamais ce moment. »
Africasport : Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier ?
Mohamed Fidel Camara : « Moi, j’y prends énormément de plaisir, comme quand je suis en classe avec les enfants. J’apprécie vraiment de les encadrer. Tout ce que je fais dans le football – communiquer, donner des indications, conseiller, enseigner – me procure du plaisir. C’est l’ensemble de l’encadrement des jeunes qui me passionne. »
Africasport : Quelles sont vos ambitions ?
« J’ai de l’espoir et des ambitions, mais je me dis qu’il faut obtenir des diplômes. C’est ce qui me manque, ainsi que les moyens pour aller chercher ces diplômes. En Guinée, il n’y en a pas assez, et même quand il y en a, c’est très espacé dans le temps. J’aimerais être un grand formateur de football, pourquoi pas un grand entraîneur de haut niveau ? Je sais que sans les diplômes, on peut s’exercer, mais cela risque de ne mener à rien sans les qualifications. J’ai l’ambition de devenir un grand entraîneur, non seulement pour la Guinée, mais aussi pour l’Afrique et le monde entier. »
Africasport : Qu’attendez-vous de cette équipe jeune ?
Mohamed Fidel Camara : « Il y a beaucoup de talents ici. Je prépare certains joueurs à intégrer de nouveaux clubs, et certains sont même actuellement à l’essai avec des équipes de première division. Quand la deuxième division reprendra, d’autres tenteront leur chance pour, si possible, trouver le bonheur. »
Propos recueillis : Mohamed Lamine Soumah