Pour développer le football guinéen et renforcer toutes les catégories de ses équipes nationales, la fédération guinéenne de football sous l’ère Antonio Souaré à travers la direction technique nationale a mis en place une académie d’Élite depuis 3 ans, dont la détection des jeunes gens a touché toutes les préfectures du pays.
Ce projet de formation a pour vision de permettre aux jeunes talents guinéens de suivre une meilleure formation de football et scolaire. Ce, pour mieux préparer l’avenir du football guinéen.
Le désormais ancien directeur technique national adjoint, le Français Éric Maré est rentré chez lui, quelques mois seulement après la mise en place du Conor par la FIFA à la tête de la fédération guinéenne de football.
Pourquoi ce départ de l’adjoint de Chérif Souleymane Camara alors qu’à l’écouter voulait continuer à servir l’académie d’Élite de Guinée ? Notre rédaction s’est approché du principal concerné pour savoir les raisons de la résiliation de son contrat, dit-il, par le Conor.
Dans l’interview qu’il nous a accordée, Écric Maré a bien voulu parler du contour de la résiliation de son contrat pour des raisons financières soulevées par le comité de Normalisation, mais aussi du travail déjà effectué au sein de l’académie d’Elite nationale basée au centre technique de Nongo à Conakry.
Bonne lecture !
Savez-vous les raisons pour lesquelle le CONOR a décidé de rompre votre contrat ?
« Ils parlent de questions financières, après j’ai vu qu’ils ont mis déjà autres choses en place. Vous savez moi, je ne vais pas rentrer là-dedans. C’est le choix du comité de normalisation. Ce n’est pas mon choix, moi j’avais fait même des concessions au niveau salarial en réduisant certains aspects. Mais maintenant ils n’ont pas tenu compte. Voilà on a trouvé une solution à l’amiable qui satisfait tout le monde. Moi je souhaite bonne chance à la Guinée et ses jeunes là dans leur progression. Dans le contrat que nous avons signé quand même il y a une possibilité de résiliation. »
Expliquez-nous comment le processus de résiliation de contrat s’est-il passé entre vous et le CONOR ?
« C’est le comité de normalisation qui a décidé de rompre le contrat avec la fédération française de football et avec moi-même. Alors je précise que nous avons trouvé un accord à l’amiable. Moi je n’étais pas pour ça, mais de toute façon je respecte leur choix. Nous avons l’accord maintenant, les choses vont se régler ces jours ci concernant cet accord à l’amiable ».
On a appris qu’il était prévu avec la fédération des rencontres, ou des matchs amicaux à l’extérieur du pays pour les académiciens, qu’en est-il ?
« Malheureusement pour des questions de ressources, le CONOR a dit pour le moment ce n’est pas leur priorité, donc c’est dommage. Il faut comprendre que le travail qui est mis en place ici, il y a un manque de visibilité et de communication par rapport au projet de cette académie nationale. Il faut savoir qu’il y a d’autres académies qui sont créées comme celle de Yorokoguia d’Antonio souaré, celle de Koria de KPC entre autres. C’est dommage qu’on ne parle pas beaucoup sur les jeunes talents que nous avons ici. Je pense que des jeunes ici quand ils auront 18 ans, auront la possibilité d’aller à l’extérieur. Au delà du volet sportif il y a aussi l’éducation. Tous ne seront pas des footballeurs professionnels. Ils seront sans doute des citoyens de demain pour devenir des hommes. Certains joueront le championnat guinéen avec des clubs phares comme le Horoya, le Hafia ou encore l’ASK, entres autres… c’est cela l’évolution des académies nationales c’est de promouvoir et de développer le football, et surtout de relever le niveau du championnat national ».
La résiliation étant actée, que comptez-vous faire à présent ?
« Moi je vais voir mes collègues de la fédération Française de football. Je vais leur faire un compte rendu des activités qui sont mises en place par rapport à ces projets-là. Et puis après on va discuter des modalités avec la fédération par rapport à ses genres de partenariat qui sont scellés. Parce que ce n’est pas le seul partenariat qui est mis en place, il y a d’autres pays que je ne vais pas citer ici. »
On a l’impression que la plupart de vos désormais ex collaborateurs sont déçus de votre départ, est-ce que vous en savez ?
« Je suis une étape dans leur vie. Ils sont déjà sous contrat avec la fédération. Même s’ il y a une nouvelle équipe qui va être mise en place, ils doivent continuer à travailler pour montrer ce qu’ils savent faire. Après peut-être ils vont encore apprendre de nouvelles choses ».
Du côté des joueurs, est-ce qu’ils regrettent votre départ ?
« Les joueurs aussi étaient déçus de mon départ mais après je leur ai expliqué c’est une chance pour eux d’être ici par rapport à votre progression. Même si tous ne seront pas des joueurs professionnels, certains d’entre eux pourraient le devenir et d’autres pourront servir autrement leur nation ».
Maintenant que vous êtes partie de l’académie, pensez-vous à la réussite de ce projet ?
« Le but c’est de continuer à développer les joueurs qui sont ici à l’académie nationale. Vous savez, il y a un respect entre moi et tous les encadreurs. Je ne voudrais pas qu’on les fasse aussi pareil. Donc les entraîneurs qui font du bon travail il faut leur laisser s’épanouir dans ce qu’ils aiment faire. C’est une situation délicate, mais après on ne sait pas ce qui peut arriver ».
A part la formation des joueurs quel a été votre apport dans le cadre de l’encadrement ?
« En dehors de former des joueurs de l’académie ont a aussi formé des entraîneurs des hommes et des femmes. Tous sont actuellement à l’académie et ils ont tous eu la licence C. La plupart d’autres eux n’avaient pas de diplôme. Ils vont passer la licence B je pense que par rapport à ce qu’ils ont appris à l’académie, ils auront facilement la licence B. C’est vraiment un travail qui a été mis collectivement au niveau de la direction technique. Et chacun a apporté sa contribution par rapport à ce développement du projet. Moi, j’étais très content de participer et d’apporter mon expérience au développement de ce projet. »
Que retenez-vous de la collaboration avec les techniciens guinéens ?
« J’ai beaucoup appris en travaillant avec les entraîneurs locaux, par rapport aux réalités de la Guinée. Pour moi cela été très utile. Après c’est un partage que nous avons mis en place, un rendez-vous de donner et de recevoir. Moi j’ai amené mon expérience, mon vécu. On a réussi à faire adapter le contexte local en ce qui concerne le travail que nous avons abattu. Un travail qui est apprécié de partout par des observateurs internes et externes. »
Etes-vous satisfait du travail que vous avez accompli ici en Guinée pendant ces 3 dernières années ?
« C’est une étape dans la vie de la formation de jeune joueur en Guinée. Le souhait que je formule c’est de faire progresser ce projet à travers l’équipe dirigeante qui va arriver à l’issue de l’assemblée générale élective de la feguifoot. Si vous avez en ce moment une compétition des U17 entre l’académie nationale et d’autres structures., vous avez la possibilité de faire ressortir une équipe compétitive sans doute.
Avec les U15 on a eu des résultats en remportant le tournoi UFOA qui s’est joué à Conakry. Donc c’est une fierté pour moi de participer à la formation de ces jeunes Guinéens ».
Avez-vous quelque chose à rajouter ?
« Je souhaite bonne chance à tous ces jeunes et à tous les encadreurs qui ont travaillé avec moi. J’avoue que je les ai détectés, je les ai formés avec beaucoup d’énergies d’envie et d’abnégation.
Il y a des jeunes de qualités. Le but de cette formation c’est de continuer à progresser.
Je remercie en tout cas le président Antonio Souaré puisque c’est lui qui a mis quand même l’initiative en place. Il y avait aussi Amadou Diaby qui était aussi son premier vice-président, Chérif Souleymane et puis l’équipe des entraîneurs. Bonne chance à tous… »
Faut-il ajouter que selon nos informations, le Français Éric Maré a quitté Conakry, la capitale guinéenne le week-end dernier en direction de sa France natale.
Interview réalisée par ALSENY BALDE pour africasport.org