La page de Bouba Sampil à la tête de la Fédération guinéenne de football s’est refermée dans un silence assourdissant ce jeudi 8 mai 2025. Son absence remarquée lors de l’Assemblée générale ordinaire, où sa chaise est restée désespérément vide, symbolise la fin brutale d’un mandat controversé. Ce jour marque une première historique dans les annales de la Feguifoot : jamais un président élu tête de liste, n’avait été révoqué. Ironie du sort, tout s’est déroulé sous les yeux d’Antonio Souaré, son « rival sportif », présent parmi les invités de cette assemblée.
Si Bouba Sampil avait pu prévoir un tel effondrement, il est raisonnable de supposer qu’il aurait évité ce chemin semé d’embûches. En 15 mois de présidence, il a accumulé les fautes et s’est aliéné ses pairs. Ce sont ses propres coéquipiers du comité exécutif qui ont acté sa suspension en avril dernier, avant de sceller son sort ce 8 mai. Les accusations portées contre lui sont lourdes : gestion opaque, décisions et nominations unilatérales, communication déficiente, et un présumé gaspillage de plusieurs milliards de francs guinéens en moins de deux ans.
Ironiquement, celui qui était salué pour sa maîtrise des textes en tant que président de l’AS Kaloum a montré un visage bien différent à la Feguifoot. Là où son prédécesseur Antonio Souaré naviguait des eaux tumultueuses, Bouba Sampil a semblé sombrer dans des flots qu’il ne maîtrisait pas. Ses pairs ont utilisé les mêmes statuts qu’il aurait dû incarner pour le démettre, marquant ainsi un tournant inédit dans la gouvernance de la fédération guinéenne de football voire le sport guinéen dans son ensemble.