8 janvier 2024, 8 janvier 2025. Un an jour pour jour depuis l’élection de Bouba Dinah Sampil à la présidence de la Fédération Guinéenne de Football (FGF). Une élection qui tournait la page d’un comité de normalisation ayant duré deux ans. L’espoir était immense. Mais douze mois plus tard, le bilan est accablant.
Un tableau sportif qui vire au noir
Le premier point noir : la non-qualification du Syli National Senior pour la CAN 2025. Un camouflet historique pour le football guinéen. Entre une organisation chaotique et des choix discutables comme le remplacement du staff par un collège d’entraîneurs, l’équipe n’a jamais trouvé son rythme, scellant l’échec aux éliminatoires. Résultat : la Guinée ne sera pas de la partie pour une compétition qu’elle aurait dû organiser.
Le calvaire ne s’arrête pas là :
Les U20 éliminés lors du tournoi zonal qualificatif à la CAN de leur catégorie.
Les U17 disqualifiés, encore une fois, pour fraude aux tests IRM, une récidive qui ternit l’image du pays.
Absence totale des équipes féminines et scolaires dans leurs compétitions africaines respectives. Un zéro pointé.
Seule éclaircie dans ce ciel orageux : la qualification du Syli Local pour le CHAN 2025, après une victoire face à la Guinée-Bissau. Mais soyons clairs, cela ne suffit pas à redresser l’image d’un football en chute libre.
Des performances internationales en dents de scie
L’année 2024 a été marquée par quelques événements d’envergure :
Lors de la CAN ivoirienne, le Syli a atteint les quarts de finale, un cap qu’il n’avait pas franchi depuis des années.
Au tournoi de football des Jeux Olympiques de Paris, le fiasco est total : trois matchs, trois défaites, un bilan catastrophique qui a scellé le sort de Kaba Diawara, écarté de ses fonctions de sélectionneur.
En éliminatoires pour le Mondial 2026, une victoire à Alger contre l’Algérie a laissé espérer… avant une défaite contre le Mozambique.
Une gouvernance sous tension
La gestion de Bouba Dinah Sampil est aujourd’hui au bord de l’implosion. La FGF est paralysée par une crise interne :
Deux camps s’opposent. D’un côté, le président avec cinq membres ; de l’autre, huit frondeurs, dont ses vice-présidents, dénoncent une gouvernance qualifiée de « solitaire ». Résultat : des réunions du Comité Exécutif qui ne se tiennent plus.
Le football guinéen semble retomber dans ses travers : des saisons qui débutent tardivement, des compétitions locales inabouties, comme ce tournoi féminin rebaptisé « championnat » de la saison dernière, ou encore l’échec du projet de championnat des jeunes.
Un bateau sans boussole
Un an après son élection, Bouba Sampil semble avoir perdu la boussole qui devait guider le football guinéen vers un nouveau départ. Désorganisé, divisé, le sport roi en Guinée semble s’enfoncer dans une crise profonde. Le démarrage tardif de la Ligue 1 ce jeudi 9 janvier 2025 illustre ce retour à l’improvisation.
À l’origine, l’élection de Sampil devait redonner espoir. Aujourd’hui, la désillusion est totale. Si rien ne change, ce mandat pourrait bien être synonyme de naufrage pour le football guinéen.