Engagé par l’association sportive du Kaloum en début de cette saison 2020-21, le Burkinabè Ahmed Touré n’aura fait que quelques matches en championnat avec l’ASK. En raison, dit le joueur, de l’incapacité du président du sous marin jaune de le payer son salaire, il a référé demander sa libération pour se chercher ailleurs. Toute chose qu’il avait obtenue à l’époque.
Dans un entretien accordé à notre rédaction courant cette dernière semaine du mois de février 2021, Ahmed Touré nous a ouvert son cœur et a déballé tout sur séjour malheureux passé au sein de l’association sportive de Kaloum, club guinéen de Ligue 1.
Prenez du plaisir à lire ce qui suit :
Début de contact…
« Mon agent m’a parlé de l’opportunité de venir en Guinée. Il m’a surtout dit tout le bien du Directeur Sportif qui venait d’être nommé. Et en effet j’ai échangé avec Monsieur Baldé, et j’ai vu tout de suite que c’est quelqu’un qui maîtrise parfaitement le football, son management, les rapports avec les joueurs, la négociation. Tout en fait. Et il m’a fait une proposition que le club a suivi et j’ai décidé de venir. Ça aurait pu ne pas se faire si Monsieur Baldé n’avait pas insisté. Parce qu’en vérité je m’étais renseigné autour de moi, et tout le monde (anciens joueurs, connaissances) me disait de ne pas venir à Kaloum. C’est ce qui a fait d’ailleurs que le jour où j’étais annoncé je n’étais pas venu à Conakry. C’est le même jour où Monsieur Baldé devait arriver. Car déjà on ne m’a pas donné comme promis la moitié de ma prime de signature alors que j’avais signé avec eux, mais surtout tout ce que j’ai eu comme retour sur AS Kaloum je ne voulais plus venir. C’est grâce à Monsieur Baldé qui a tout fait, vraiment tout pour que j’accepte de venir au final. Par le passé on avait déjà essayé de me faire venir en Guinée mais lui a réussi parce qu’il avait la manière adéquate ».
Ses rapports avec l’AS Kaloum…
« Des rapports professionnels. Jusqu’à ce qu’il commence à me mentir. À promettre dans le vide. Moi vous savez, on vous dira partout je suis passé, je ne suis pas le genre à rester 1h après l’entraînement pour me coller au président pour lui soutirer un rond. Moi ce que je demande c’est que mon contrat soit respecté. C’est tout.
Donc je suis venu, il devait me payer ma prime de signature. Ensuite il me dit lorsque le TMS sera délivré. Et quand ce dernier a été délivré et que j’étais qualifié pour jouer, il a placé encore un autre argument. Puis un autre argument. Je vais vous dévoiler une confidence que les autres joueurs ne pourront sûrement pas vous dire, c’est le Directeur Sportif qui subvenait à beaucoup de nos besoins urgents jusqu’à ce qu’on puisse lui rembourser. Le président s’en foutait de comment on mangeait, comment on vivait.
Donc les rapports sont restés professionnels moi de mon côté. Mais lui manquait à tous ses engagements ».
Ses calvaires…
« Quand tu vois que ton président s’en fout de comment tu vis, est incapable de te payer ton salaire, même ta prime de victoire, là tu te dis que malheureusement tu ne peux pas continuer dans de telles conditions. Et le plus dérangeant dans tout ça, c’est lorsqu’il n’est pas honnête dans son discours. Il vous dit demain, puis demain, puis demain, puis demain. Il se cache, ne vient plus au stade, ne répond plus à vos appels. J’ai été menacé d’être expulsé du logement il n’est jamais venu. C’est le Directeur Sportif et Monsieur Mario que je respecte beaucoup aussi qui sont venus et ont géré l’histoire. Lui il s’en fout. On est parti jouer en Mauritanie pour la Coupe CAF aucun joueur n’a rien reçu que ce soit avant ou après. Au retour on a fait 9h à l’aéroport de Dakar sans même avoir à boire alors qu’il y avait le Secrétaire Général qui est aussi dans le même style que le président Bouba Sampil.
J’ai plusieurs fois dit à Monsieur Baldé que je veux partir, il me calmait. Mais au final c’est quelqu’un de très honnête et lui même voyait qu’il ne pouvait pas souhaiter cela pour son proche. Et a fini par comprendre. Je suis parti voir le président et j’ai demandé ma libération parce que moi je sais ce que je vaux. J’ai fait de très grands clubs en Afrique. Il a dit qu’il était incapable de me payer mes salaires et mes primes, donc c’est ainsi que j’ai pris ma libération et j’ai payé mon billet de moi-même pour quitter le club. Le club me doit de l’argent là où je vous parle. Et je pense que Bouba Sampil doit de l’argent à tout le monde sauf ceux qui n’oseront le dire ou pas ».
Des regrets…
« Non, il ne faut rien regretter dans la vie. C’était une expérience enrichissante. Un nouveau pays découvert. Une façon de voir la vie différente. J’ai rencontré de formidables personnes comme Monsieur Baldé qui est la seule personne honnête dans ce club. Tout le reste, croyez-moi, ce sont des menteurs. Ils le savent je leur ai dit dans un groupe privé WhatsApp que nous avons. À part Mario, Monsieur Baldé, tout le reste éteignent leur téléphone quand les joueurs ont des problèmes, quand il y a des soucis etc. Mais quand le président est là ils se mettent par terre pour qu’il leur marche dessus. Tous des malhonnêtes.
Je ne regrette rien. J’ai revu des anciennes connaissances aussi. Et j’ai malgré tout passé de bons moments avec ce groupe qui était vraiment parti pour réaliser de grande choses. Mais avec le mensonge et ce genre de comportements, on ne peut rien construire ».
Propos recueillis par Africasport.