La région de Labé (Moyenne Guinée) était une zone prolifique dans le domaine du sport en général, le basket Ball en particulier. Le Fouta Djallon était autrefois légendaire. Mais le constat révèle que depuis quelques années, il y a une baisse totale dans la pratique de ce sport de mains(ici). Avant aujourd’hui, Mamou, Pita, Dalaba et Labé ont toujours produit des vedettes en basket Ball pour les différentes sélections nationales guinéennes. Pour preuve, Mali Yimbering, Mamou ont été même champions de Guinée, et, Pita a été plusieurs fois vice-champion également. Cependant, à date, il faut affirmer tout haut et lisiblement que l’amour pour le basketball pourrait disparaître dans cette partie du pays durant les années à venir, si rien est fait pour aider, en terme de moyens et d’infrastructures pour faciliter sa pratique pour ses adeptes. C’est ce que nous a fait savoir El Alpha Oumar Diallo, président de la Ligue régionale de basketball de Labé et membre de la Fédération Guinéenne de Basket dans cette interview qu’il a accordée à notre rédaction. Laquelle interview nous vous proposons.
Que pensez-vous de l’évolution du basket Ball à Labé ?
El Alpha Oumar Diallo : Pour qu’une discipline se développe il faut qu’il y ait des gens qui aiment cela et après qui attire le monde ça ne reste que 3 ou 5 personnes. Aujourd’hui on se débrouille tant bien que mal pour que le basket Ball avance à Labé. On a des équipes des minimes, juniors et seniors qui sont en place. Certes le niveau qu’on attend n’existe pas comme nous le souhaitons, compte tenu aussi de la vétusté de l’infrastructure ou du matériel existant. On est en train en tout cas de se battre pour qu’au moins le matériel existe. Puisqu’au niveau de la construction des infrastructures c’est le rôle régalien de l’Etat on n’y peut rien. Si ce n’est d’attirer leur attention.
Faites nous l’état des lieux du basketball dans les autres préfectures de la région administrative de Labé ?
El Alpha Oumar Diallo : Koubia, Mali et Tougué ont des terrains de basketball, mais malheureusement il se pratique très très peu. C’est Mali seulement qui fournit quelques efforts dans la pratique de la discipline. C’est dommage qu’à Lelouma il n’y a même pas des aires de jeu. A Labé c’est le chef-lieu de la région il y a un terrain de basket, mais il n’est pas règlementaire, les panneaux ne sont pas dans les normes. Mais on est obligé à faire avec pour que les jeunes puissent s’entrainer le temps pour nous d’avoir les panneaux de standings internationaux. On utilise les moyens de bords avec ces panneaux locaux pour ne pas laisser ternir le basket Ball à Labé. De toute façon, nous avons lancé un SOS, au niveau des autorités compétentes on a eu le feu vert du département des sports pour nous aider à avoir les anciens panneaux du stade du 28 septembre. Mais les acheminé a Labé c’est tout à fait un problème fautes de moyens. Mais on fera de notre mieux pour harmoniser tout cela afin que Labé puisse accueillir des compétitions dans les mois à venir.
Qu’est-ce que vous faites pour que le basket Ball retrouve sa place d’antan ?
El Alpha Oumar Diallo : Je dois sillonner toutes les autres préfectures afin de pouvoir relancer le basket Ball dans la région n’eut été l’avènement de la pandémie du coronavirus je serai déjà sur pied, mais pour le moment je n’ai pas pu. Mais c’est dans mon programme d’aller faire un tour dans les différents lieux pour faire l’ossature des terrains là où il n’y en a pas. Je vais remonter pour voir ce qu’il y a lieu de faire. Rassurez-vous que pour le moment je cherche des personnes ressources qui peuvent vraiment nous aider à initier les choses pour enfin faire quelque chose pour le bonheur de ceux qui aiment le basket Ball. Ensemble on pourra trouver des solutions.
Que dire de la préfecture de Labé ?
El Alpha Oumar Diallo : A Labé ici, j’ai fouillé dans certains endroits il y a des terrains et des équipes de basket à l’université Ahmadou Dieng et celle de Hafia. Un autre terrain à Tata ou un volontaire a pu offrir à la jeunesse ou moi-même je suis allé consolider. Il y a un autre dans une école privée à Thiaghé dans la commune urbaine. J’ai exploré tous ces aires de jeu, j’ai réussi a donné des ballons a toutes les équipes qui y s’entrainent. A travers cela nous cherchons à développer ceux qui existent déjà et pouvoir attirer plus de personnes.
Est-ce que les équipes de la région de Labé participent aux compétitions nationales ?
El Alpha Oumar Diallo : Le championnat de 2e division, Labé était représenté en série fille et en série garçon. La compétition s’est jouée à Mamou. Ce qui vous dit que le basket n’est pas développé ici, c’est juste une manière de parler. Avoir des équipes de haut niveau c’est ce qui fait défaut. Mais nous avons tout de même une équipe représentative pour la 2e division. La région de Labé a été toujours là dans les compétitions nationales.
Quel a été votre apport pour que le basket Ball ne meurt pas à Labé ?
El Alpha Oumar Diallo : Depuis que je suis arrivé à la tête de la Ligue régionale de basket à Labé, les équipes qui sont là n’ont jamais souffert pour cause de matériel. Puisque, c’est moi-même qui met la main à la poche ou parfois je touche la fédération ce que je gagne je mets à la disposition des basketteurs. Ce qui manque actuellement c’est parce qu’il n’y a pas de volonté politique au niveau des autres préfectures. Voilà le vrai problème.
Comment vous faites pour aller disputer des compétitions comme vous nous avez signifié que Labé a été toujours représenté ?
El Alpha Oumar Diallo : Ici à Labé, l’organisation de ce sport dépend seulement des basketteurs. Aucune autorité ne nous vient en aide. Même si nous avons des matchs à disputer ce sont les athlètes eux même qui cotisent pour aller au lieu de la compétition. On le fait constamment mais c’est dommage que c’est à la charge des sportifs. Malgré tout on ne baisse pas les bras on n’a pas peur d’aller se comparer aux équipes.
Quel est le comportement du basket dans le milieu scolaire dans votre juridiction ?
Au niveau scolaire nous sommes allés plus loin avec la fédération guinéenne de basket Ball pour pouvoir jumeler le sport scolaire et universitaire. Notre force se repose sur le scolaire parce que le développement du basket c’est surtout à ce niveau. Pour ce qui est de l’organisation, comme dans toutes les préfectures à Labé, il y a une sorte de relâchement depuis plus de 4 ans maintenant, le seul tournoi organisé se limite au football tout court. Or si on organise normalement il faut aller avec toutes les disciplines sportives.
Dans ce sens, quel est le rapport que vous entretenez avec le ministère de l’éducation nationale ?
El Alpha Oumar Diallo : Nous avons contacté le département de l’éducation pour qu’il y ait une collégialité. Les structures déconcentrées des sports scolaires dans les régions qu’il soit en connivence avec les Ligues. Si elles veulent organiser qu’elles nous associent. Nous sommes plus techniciens. Nous, nous pouvons les aider dans l’organisation puisque c’est dans ces équipes là que nous puisons la plupart de nos talents. Pour cela nous avons rencontré les différentes directions de l’éducation pour pouvoir mieux organiser ce sport scolaire et universitaire. La fédération et la ligue doivent s’imprégner du taux requis des basketteurs ainsi donc une sélection serait plus facile. S’il faut parler du sport du haut niveau il faut revenir à la base. Nous avons des maitres d’éducation physique, eux, ils peuvent tout de suite former des équipes de l’école.
A quel niveau se trouve aujourd’hui les différents districts dans les préfectures ?
El Alpha Oumar Diallo : Pour le moment les districts ne sont pas renouvelés. Mais nous envisageons le faire dès que la situation va se stabiliser. On ne peut pas mener une activité tant que les districts ne sont pas fonctionnels. Nous avons de bons rapports avec tous les districts de la région. Mais le développement n’est pas au rendez-vous. Le bon terme c’est s’il y a la pratique du basket Ball normalement. Là en ce moment les relations seront serrées. Et c’est notre souhait.
Quelles sont vos perspectives ?
El Alpha Oumar Diallo : C’est de revenir au basket Ball, pour que cette discipline sorte de l’ornière. Nous comptons organiser une compétition inter – préfectures, pour pouvoir relancer le basket Ball dans la zone. Se faisant je supplie les autorités des préfectures de faire face aux jeunes qui aiment le basket Ball afin de développer les infrastructures. Lorsqu’il y a ceux-là, les équipes vont facilement se former par les techniciens. Dans chaque préfecture il y a au moins un technicien de basket Ball. Si une équipe préfectorale aille à une compétition gagne. Je pense que ce sont les autorités qui seront contente puisqu’on dira c’est l’équipe préfectorale de telle ville qui a gagné. J’appelle encore à la bonne volonté de chacun. Et de tous.
Interview réalisée à Labé par ALSENY BALDE, pour Africasport.org